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Le chômage continue de baisser et l’emploi de progresser

Porté par le tertiaire marchand et l’industrie, l’emploi est resté dynamique en 2018, mais a progressé moins vite que l’année précédente, selon l’Insee. Dans le même temps, le taux de chômage a diminué de 10,2 % à 8,3 % entre 2015 et fin 2019.

 
En 2018, l’emploi a progressé “moins vite” qu’en 2017, constate l’Insee, dans une étude publiée le 5 décembre. Malgré une “accélération” de l’emploi non salarié, 255 000 postes ont ainsi été créés, contre 338 000 l’année dernière (un record depuis 2007). 

 

L’emploi salarié ralentit

“Cet infléchissement est surtout imputable au ralentissement de l’activité économique : 1,7 % de hausse du produit intérieur brut en 2018, après + 2,3 % en 2017. En outre, l’effet des politiques allégeant le coût du travail continue de s’estomper, du fait notamment de l’arrêt mi-2017 de la prime à l’embauche dans les PME”, indique l’Insee. Selon l’étude, le ralentissement de l’emploi provient de l’emploi salarié, qui augmente de 154 000 postes en 2018, soit plus de deux fois moins qu’en 2017 (+ 323 000). 

“En revanche, l’emploi non salarié accélère en 2018 (+ 71 000 en 2018, après + 15 000 en 2017). Les assouplissements apportés au régime de la micro-entreprise, notamment le doublement des plafonds de chiffre d’affaires à compter de janvier 2018, expliqueraient ce regain de dynamisme”, précise l’institut de recherche.

 

Le tertiaire marchand porte la hausse de l’emploi

En 2018, le tertiaire marchand a “porté” la hausse de l’emploi, selon l’Insee. “Même si sa progression est moins forte qu’en 2017, le secteur représente 176 000 créations nettes d’emplois en 2018 (+ 1,3 %)”, note l’étude. En revanche, l’emploi dans le tertiaire non marchand ralentit, avec seulement + 11 000 postes en 2018 (contre + 18 000 en 2017). 

À noter que “l’embellie se poursuit” dans l’industrie (+ 14 000 emplois) et dans la construction (+ 31 000).

 

Le chômage continue de baisser

Concrètement, début 2019, 28,1 millions de personnes occupaient un emploi en France. En parallèle, selon une autre étude de l’Insee, le chômage (au sens du BIT (1)) continue de baisser. En février 2019, il était à son plus bas niveau depuis 10 ans en France métropolitaine, avec un taux de 8,8 %. Fin 2019, celui-ci s’établit à 8,3 % de la population active.

Dans le détail, le nombre de chômeurs a augmenté de 10 000 sur le dernier trimestre, à 2,5 millions de personnes. Le taux de chômage a diminué pour les jeunes (– 0,2), est stable pour les personnes de 25 à 49 ans et “quasi stable” pour les 50 ans ou plus (+ 0,1 ). “Sur un an, la baisse du taux de chômage est prononcée pour les jeunes (–2,3 points), notamment les jeunes hommes (–2,9 points)”, indique l’Insee.

De son côté, le chômage de longue durée a baissé de 0,3 points sur un an. Il concerne 1 million de personnes, et son taux s’établit à 3,4 % de la population active au troisième trimestre 2019.

 

“Une baisse significative, mais la prudence s’impose”

Entre début 2015 et fin 2019, le taux de chômage a diminué de 10,2 % à 8,3 %, soit une baisse de presque 2 points. “Il s’agit d’une baisse significative. Nous assistons à la quatrième phase de reprise pour l’économie française depuis le premier choc pétrolier de 1974. Mais la prudence s’impose, car cette embellie ne se traduit pas de la même façon dans les données de Pôle emploi”, nuance le Centre d’observation de la société sur son site. 

Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi (catégories A, B et C) a augmenté jusqu’au troisième trimestre de 2018 et n’a baissé que de 130 000 depuis, concernant actuellement 5,5 millions de personnes. Si l’on ne prend en compte que la catégorie A, la plus restrictive car elle ne concerne que ceux n’ayant aucune activité, le nombre de chômeurs n’a diminué que de 200 000 depuis 2015, pour atteindre 3,4 millions.

Comment expliquer une telle divergence entre l’Insee et Pôle emploi ? Selon l’organisme de recherche fondé en 2011 par le bureau d’études privé Compas, “l’Insee utilise la définition du BIT selon laquelle il suffit d’avoir travaillé une heure dans la semaine pour ne pas être compté comme chômeur : le développement de formes très précaires d’emplois fait donc diminuer leur nombre. C’est nettement différent pour Pôle emploi, dont les catégories B et C intègrent des chômeurs qui ont travaillé quelques heures au cours du mois précédent”. 

Le Centre d’observation de la société remarque enfin que “ces données dépendent des règles d’indemnisation. Plus elles sont généreuses, plus elles incitent à s’inscrire, et une restriction fait diminuer le nombre d’inscrits puisqu’ils n’y ont plus intérêt.”

 

(1) Un chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) est une personne en âge de travailler (c’est-à-dire ayant 15 ans ou plus) qui n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence, est disponible pour travailler dans les deux semaines et a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent (ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois).

 

 

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