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Le taux de chômage devrait bondir jusqu’à 9,7 % fin 2020

L’emploi devrait continuer à baisser au second semestre, avec un taux de chômage dégringolant jusqu’à 9,7 % à la fin de l’année 2020, selon la dernière note de conjoncture de l’Insee.

La reprise de l’épidémie de Covid-19, qui “s’inscrit dans la durée”, risque d’assombrir les perspectives pour l’emploi. Selon les dernières prévisions de l’Insee, le taux de chômage en France devrait atteindre 9,7 % fin 2020, contre 8,1 % fin 2019. (1) En septembre, l’organisme tablait sur un taux “autour de 9,5 %”.

“Les enquêtes de conjoncture sont teintées d’inquiétude”, note l’organisme, et viennent donc confirmer l’hypothèse selon laquelle la baisse du nombre de chômeurs au sens du BIT enregistrée depuis mai 2020 était “en trompe-l’œil”.

Ainsi, si le taux de chômage avait reculé au premier semestre (à 7,1%), cela serait principalement dû au grand nombre de personnes sans emploi ayant interrompu leurs recherches. Mais cet effet, spécifique au confinement, devrait s’estomper presqu’entièrement au second semestre.

 

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840 000 emplois perdus

Après des suppressions d’emploi massives survenues au premier trimestre (715 000 emplois salariés), l’emploi salarié devrait continuer à baisser au second semestre, “dans les secteurs les plus durablement affectés par la crise sanitaire : services de transport, hébergement-restauration, services culturels et de loisirs”, note l’Insee. Il devrait toutefois rebondir “de manière modérée” dans les autres secteurs.

Au total, 840 000 emplois (dont 730 000 salariés) devraient être perdus en 2020. Mais ce recul (de l’ordre de – 3 % en moyenne annuelle) “serait beaucoup moins marqué” que celui du PIB (-9 %), “du fait tout à la fois du dispositif d’activité partielle, ponctuel ou de plus longue durée, mais aussi d’un phénomène de rétention de main-d’oeuvre de la part de certaines entreprises qui conserveraient à ce stade une grande partie de leurs effectifs malgré la contraction de leur activité”, observe toutefois l’Insee.

Alors que Bercy continue d’espérer la création de 240 000 emplois à l’horizon 2022 grâce à son plan de relance, la reprise de l’épidémie pourrait compromettre ces chiffres. L’effet des mesures en faveur de l’emploi des jeunes “serait relativement limité à l’horizon de la prévision, empêchant que le niveau de l’emploi ne se dégrade davantage”, conclut la note de conjoncture.

 

(1) À noter que la Banque de France (Bdf) estime de son côté qu’à cause d’un “choc d’activité” faisant suite à l’épidémie de Covid-19, la France allait perdre “presque un million” d’emplois en 2020 ; avec un taux de chômage atteignant 9,1 % fin 2020, et un pic de 11,1 % fin 2021. Avant l’amorce d’un redressement l’année suivante, autour de 9,7 %.

 

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