Dans le cadre des rencontres de l’U2P, Laurent Munerot, président de la fédération patronale des entreprises de proximité et Elisabeth Borne, ministre du Travail, sont revenus sur la pratique du télétravail et ses conséquences.
L’organisation du télétravail, pratique très largement répandue dans les entreprises ces derniers mois ne peut être mise en place uniquement dans certains secteurs. En effet, selon les filières ou les métiers concernés, ce mode d’organisation n’est matériellement pas possible. Des négociations interprofessionnelles sont en cours afin d’établir un état des lieux de la situation actuelle et de guider les entreprises souhaitant y recourir.
Le sujet du télétravail fait partie intégrante de la transformation du modèle social et environnemental. “C’est une évidence de le rappeler mais l’immense majorité de nos métiers ne peuvent s’exercer qu’en présentiel”, a déploré le président de l’U2P, Laurent Munerot. Coiffer, bâtir, soigner ou encore réaliser un bouquet de fleurs, autant d’activités pour lesquelles l’option du télétravail n’est simplement pas envisageable. Seules certaines professions libérales peuvent être concernées par le télétravail.
Au delà d’impacter les entreprises ne pouvant pas mettre en place cette organisation, le télétravail aurait des conséquences sur d’autres aspects de la société. “Cela impacte directement les activités des commerces de proximité. En effet, les gens ont tendance à rester chez eux et donc à ne plus consommer”, a expliqué Laurent Munerot. Pourtant, près de la moitié de la population aurait redécouvert les petits commerces pendant le confinement. D’après une étude Yougov commandée par l’U2P, 1 Français sur 3 déclare se rendre plus fréquemment dans les entreprises de proximité de son quartier depuis ce printemps. “Ces gens ont rapidement repris leurs anciennes habitudes d’avant confinement. Il faut donc trouver des méthodes pour véritablement pérenniser ce comportement”.
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Redynamiser le commerce de proximité
De son côté, la ministre du Travail, invitée aux Rencontres de l’U2P, admet que le télétravail ne constitue pas une solution pour tous les secteurs. En revanche, cette organisation n’est pas, selon elle, un frein à la consommation des ménages. Le télétravail peut se révéler bénéfique pour les salariés souhaitant exercer leur métier dans des plus petites villes. Ces dernières décennies ont vu une forte concentration des activités dans les métropoles au détriment d’une large partie de notre pays.
“Le télétravail est donc une opportunité de permettre aux actifs de vivre dans les petites et moyennes villes et donc de redynamiser les entreprises de proximité”, a affirmé Elisabeth Borne. Un objectif commun lie l’U2P et le gouvernement, celui de continuer à exercer son activité professionnelle. “Nous avons besoin de travailler tous ensemble”, a insisté la ministre.