Selon l’enquête, plus de 8 étudiants sur 10 perçoivent l’univers du travail comme « exigeant », « compétitif » et « stressant ». Le monde professionnel est souvent décrit comme procédural (69 %) et autoritaire (70 %), voire impitoyable pour 57 % d’entre eux. Les craintes sont nombreuses : 37 % des étudiants redoutent un mauvais équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle en raison d’une charge de travail trop importante. Pour 29 %, l’idée de se retrouver face à une routine oppressante constitue une préoccupation majeure.
Un environnement exigeant et stressant
« Le stress d’être débutante, de devoir faire ses preuves… On va chercher des personnes résistantes au stress, peut-être trop dures », explique une étudiante en droit public citée dans l’étude. Ainsi, malgré une réalité de l’insertion professionnelle plutôt favorable, 48 % des étudiants pensent qu’il leur sera difficile de trouver un emploi après leurs études. Les jeunes issus des filières de lettres et sciences humaines sont particulièrement inquiets : 62 % anticipent des difficultés, un chiffre nettement supérieur à celui observé dans les écoles d’ingénieurs. À cela s’ajoute la crainte, partagée par 55 % d’entre eux, que leur premier emploi ne soit pas un CDI.
Cette inquiétude est exacerbée par le sentiment que les entreprises ne donnent pas leur chance aux jeunes. En effet, 52 % des répondants estiment qu’elles peinent à intégrer les jeunes, tandis que 66 % estiment que ces dernières les rémunèrent mal. « Mon niveau de diplôme ne me rassure pas. J’ai l’impression que c’est plus simple pour ceux qui n’ont pas un aussi haut niveau d’études, car ils sont déjà plus professionnalisés et attirent davantage les entreprises », témoigne un étudiant en droit privé.
Un avenir professionnel néanmoins stimulant
Malgré ces appréhensions, l’enthousiasme n’est pas absent. Les étudiants sont 70 % à qualifier le monde du travail de « stimulant » et 64 % de « coopératif ». L’indépendance financière est l’un des moteurs majeurs de cette motivation : 52 % des jeunes la perçoivent comme le principal avantage à entrer dans la vie active. Pour 43 %, c’est l’occasion de continuer à apprendre et à se développer, notamment à travers les collectifs de travail qu’ils souhaitent intégrer.
« Ce qui me motive, c’est l’utilité que je pourrais avoir pour la société, pour construire un monde un petit peu meilleur », confie un étudiant en master d’action publique. L’enthousiasme est particulièrement visible chez les étudiants ayant déjà effectué une alternance : 72 % d’entre eux décrivent le monde du travail comme stimulant, contre 64 % des autres étudiants. Ils sont aussi plus confiants quant à la coopération au sein des équipes et l’innovation présente dans les entreprises.
Un besoin accru d’informations concrètes
Les résultats de l’enquête révèlent un besoin criant d’informations concrètes pour les étudiants du supérieur. En effet, 51 % estiment mal connaître le droit du travail, et 53 % la gestion des carrières. Une situation qui limite leur capacité à se projeter sereinement dans leur avenir professionnel. Ils se disent particulièrement désireux de mieux comprendre la réalité quotidienne des métiers qu’ils envisagent (55 %), la fourchette de rémunération pour un premier emploi (59 %), et les perspectives de carrière à long terme (45 %). « Quand j’entends ma famille parler de leur travail, je me dis que je ne comprends rien. Je me demande comment je vais m’en sortir là-dedans », raconte, par exemple, une étudiante en master langues et société.
Les attentes sont claires : les étudiants attendent des établissements d’enseignement supérieur, mais aussi des structures d’aide à l’insertion professionnelle, un accompagnement plus personnalisé pour mieux anticiper leur entrée dans le monde du travail.
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