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Marine Le Pen : “Des usines et des entreprises dans notre pays”

Marine Le Pen, candidate du Front National à la présidentielle, a répondu à nos questions concernant les problématiques de l’emploi et des cadres.

Quelle est votre mesure phare pour l’emploi, celle que vous mettrez le plus en avant ?
Il n’y a pas UNE mesure phare pour l’emploi. Parce que l’économie, c’est un cercle vertueux ou vicieux. Pour l’instant, c’est un cercle vicieux. Il faut retrouver un cercle vertueux. Et il va passer par le pouvoir d’achat, par le financement des PME-PMI, mais il va aussi passer par le fait de se réarmer dans la mondialisation, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui et qui évidemment nous met en concurrence déloyale avec toute une série de pays dans le monde.

Quelques mesures concrètes ?
Les 200 euros de plus net sur les salaires jusqu’à 1,4 fois le Smic pour relancer le pouvoir d’achat qui aujourd’hui est en train de s’effondrer. La mise en place d’un fonds de réserve qui va être alimenté par les cinquante plus grosses capitalisations boursières qui vont réserver 15 % de leur résultat sur cinq ans au financement des PME-PMI. C’est 10 à 12 milliards d’euros par an, c’est considérable. Et puis toute une série de mesures, de réarmements face à la mondialisation, en passant par une modification de la fiscalité des entreprises, une fiscalité progressive qui baisse les impôts sur les petites et qui augmente les impôts sur les grandes et qui, surtout, les oblige à les payer parce qu’aujourd’hui, les grandes entreprises ne les payent pas. Et une simplification administrative qui va recréer les conditions d’une concurrence loyale, et puis une contribution sociale à l’importation et des droits de douane de micro-chirurgie pour permettre, dans le cadre de la planification stratégique de la réindustrialisation, de retrouver des usines et des entreprises dans notre pays.

Et concernant les risques psychosociaux et le stress ?
Ah ! Oui, mais il faut sortir de la financiarisation à tout prix de l’économie. Tant que l’on acceptera que le profit soit l’alpha et l’oméga de notre société et de notre vision économique, les salariés auront le sentiment de vivre dans une angoisse permanente et on leur demandera en permanence plus de compétitivité, plus de compétitivité… en perdant de vue pourquoi ils travaillent et quel est le chemin dans l’entreprise.

Au quotidien, que pensez-vous mettre en œuvre pour lutter contre ce problème ?
Encore une fois au quotidien, le simple fait d’arrêter cette compétition déloyale qu’ils subissent et que subissent leurs entreprises leur permettra déjà d’envisager l’avenir avec beaucoup plus de sérénité. Je suis très opposée à tout ce qui favorise l’aspect jetable des salariés parce que ça vous interdit de construire une vie : si on vous dit que vous ne pouvez rester qu’un mois ou un an ou peut-être demain passer à temps partiel ou voir votre salaire divisé par deux, je ne vois pas comment on peut faire après pour avoir un toit sur la tête, pour investir dans un avenir quelconque, dans les études de vos enfants, etc. Et par conséquent, il faut à un moment donné que la sécurité qui est due à des salariés, on en tienne compte, et pas uniquement la liberté, la dérégulation de l’entreprise.

Les cadres font-ils partie de vos sujets de campagne ? Est-ce envisageable ?
Oui, bien sûr que les cadres en font partie. Parce que ce sont eux aussi qui, d’abord, sont en voie de déclassement absolu ; ce sont eux qui ont des inquiétudes parce qu’aujourd’hui, un cadre qui rentre dans une entreprise ne connaît plus le chemin. Il n’y a plus de chemin dans l’entreprise. Avant il y en avait un, maintenant il n’y en a plus, et ils sont évidemment, eux aussi, victimes du principe allemand du stress et notamment de cette recherche de profit et de compétitivité que l’on réclame en permanence. Et comme ils ne sont pas soumis à des problématiques d’horaires, bien souvent on use et on abuse de cette situation.

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