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Offres déposées à Pôle emploi : la part des emplois durables a augmenté

Une “polarisation” en province, une croissance dans la santé, l’action sociale et l’informatique, mais aussi plus d’emplois durables et d’offres d’employés non qualifiés : tels sont les enseignements de l’étude de Pôle emploi sur l’évolution des offres déposées par les employeurs, entre 1998 et 2018. Pour l’organisme, il s’agit d’un reflet des évolutions du marché du travail.

 

Environ 3,1 millions d’offres sont déposées chaque année par les employeurs à Pôle emploi, soit 68,5 millions d’offres déposées entre 1998 et 2018. Dans une étude riche en enseignements publiée jeudi 9 janvier, l’organisme chargé de l’emploi en France s’est penché sur ces offres, qui selon lui sont un bon reflet des évolutions du marché du travail.

“Elles reflètent tout d’abord les évolutions démographiques, avec une polarisation des offres au sein des grandes métropoles, et une croissance des besoins dans les activités administratives, l’action sociale et la santé humaine. Elles reflètent également les bouleversements technologiques, qui ont conduit à l’émergence de nouveaux métiers”, observe Pôle emploi.

 

Une “polarisation des offres” au profit des littoraux atlantique et méditerranéen

Selon l’étude, moins d’offres ont été déposées dans l’agglomération parisienne, au profit des métropoles de province, notamment de l’ouest (Rennes, Nantes, Bordeaux) et du sud (Lyon, Toulouse, Marseille). “Un rééquilibrage spatial s’opère au niveau du marché du travail entre la Capitale et les pôles d’attraction régionaux”, indique Pôle emploi.

Le nombre d’offres déposées se “polarise” entre d’un côté des territoires dynamiques, le long des littoraux atlantique et méditerranéen, ainsi que dans les zones d’emploi alpines, et de l’autre côté le reste des territoires, notamment dans le centre de la France, ainsi que “le long d’une ligne de la Normandie à l’Alsace”, qui voient leur nombre relatif d’offres diminuer.

 

Une “forte augmentation” des offres dans la santé, l’action sociale et les activités administratives

“La numérisation croissante de l’économie se retrouve au niveau des offres d’emploi. Certains secteurs, à l’exemple des activités de service administratif et de soutien, sont ainsi de plus en plus présents dans les offres (de 8 % en 1998 à 19 % en 2018)”, analyse Pôle emploi. C’est notamment le cas pour les métiers de l’informatique, et plus particulièrement du développement informatique. Il en va de même pour les métiers des services à la personne, “portés en partie par le vieillissement de la population”. 

Le secteur de la santé et de l’action sociale connaît en outre un fort développement (il est passé de 7 % des offres en 1998 à 14 % en 2018), et plus particulièrement pour les métiers de l’aide à domicile et de l’aide-ménagère. À l’inverse, “les transformations profondes des secteurs de l’industrie et de la construction” se reflètent dans une baisse des offres d’emploi déposées en 20 ans.

 

La part des emplois durables augmente

Concernant les types de contrats proposés, la part des emplois durables (et à temps plein) a augmenté parmi les offres déposées à Pôle emploi, “au rebours de l’importance croissante des contrats courts dans les recrutements”, observe Pôle emploi. Ainsi, selon l’étude, si les entreprises recrutent davantage de contrats courts (ils ont été multipliés par 2,7), “ces évolutions ne se répercutent pas sur les offres d’emploi déposées à Pôle emploi”, où la majorité des offres est constituée de CDD de plus de 6 mois et de CDI ; respectivement 47 % en 1998 et 57 % en 2018.

“Depuis 2016, la majorité des offres propose des contrats en CDI”, note l’organisme. Cette augmentation “peut s’expliquer par le fait que la plupart des recrutements pour des courtes durées ne donnent pas lieu à une offre d’emploi (l’employeur peut en particulier rappeler d’anciens salariés), ou, le cas échéant, celle-ci n’est pas forcément déposée à Pôle emploi pour de tels contrats”, ajoute-t-il.

Concrètement, la hausse des offres en CDI concerne particulièrement la santé et l’action sociale (de 21% à 55 %) et la construction (de 40 % à 64 %). D’autres secteurs connaissent par contre une embellie plus timide, comme l’agriculture (de 6 % à 13 %) et l’hébergement-restauration (de 38 % à 48 %).

 

Plus d’offres d’employés, moins d’offres d’ouvriers

“Le niveau de qualification des emplois proposés dans les offres a fortement évolué : si la part des ouvriers, notamment qualifiés, a diminué, celle des employés non qualifiés augmente”, indique l’étude. De même, les postes d’agents de maîtrise et techniciens ou de cadres sont davantage présents dans les offres de Pôle emploi, bien que ces derniers soient principalement traités par l’Apec.

La part d’offres durables est aussi “fortement hiérarchisée” en fonction du niveau de qualification. Ainsi, en 2018, 89 % des offres d’emploi de cadres étaient durables, contre 76 % pour les agents de maîtrise et techniciens, 61 % pour les employés qualifiés, 49 % pour les employés non qualifiés, 45 % pour les ouvriers qualifiés, et 40 % pour les ouvriers non qualifiés.

 

 

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