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Plus sophistiquées, plus sournoises… les fausses annonces d’emploi !

Avec l’essor d’Internet les fausses offres d’emploi prolifèrent sur la Toile. Et même si certains sites Web essayent d’être vigilants, des annonces passent à travers les mailles du filet. Chacun doit donc être sensibilisé.

En période de recherche d’emploi, il n’est pas rare de se sentir découragé, prêt à tout pour travailler à nouveau. Certaines personnes ont bien flairé cette vulnérabilité. Ils s’immiscent dans la brèche avec deux buts essentiels : vous soutirer de l’argent ou des informations. Si ces pratiques existaient déjà quand les annonces n’étaient imprimées que sur papier ou sur le bon vieux Minitel, Internet a multiplié le phénomène comme le constate notamment Pascal Tonnerre, président du Réseau anti-arnaques.“Internet permet l’anonymat et une diffusion à moindre coût. Ce qui facilite le travail des escrocs.” Et au plus grand dam des demandeurs d’emploi, les arnaqueurs ont affûté leurs ruses. “Les fausses offres sont de mieux en mieux faites. Ce n’est pas possible, il doit exister une école pour former les escrocs”, plaisante amèrement Pascal Tonnerre.  “Il y a moins de fautes d’orthographe, les annonces sont bien mises en page et bien écrites. Il devient de plus en plus difficile de les repérer”, poursuit-il.

 

Aucun site n’est épargné

Ces offres peuvent se retrouver partout, sur les job boards les plus connus comme sur les sites d’annonces les plus utilisés. Aucun site Web n’est à l’abri, même pas Pôle emploi. “Une annonce peut être parfaitement légale sur sa forme, n’avoir aucune mention discriminatoire, sembler parfaitement raisonnable en termes de salaire ou encore de type de contrat. C’est dans ce cas qu’elle peut passer entre les mailles du filet”, explique Quentin Duvivier, responsable du département relation entreprises au sein de Pôle emploi. Les mesures de précautions n’étant pas infaillibles, les utilisateurs doivent aussi apprendre à décrypter les annonces.

 

Postuler ne doit rien coûter

Des signes doivent immédiatement vous alerter. Par exemple, une annonce qui demande d’appeler un numéro surtaxé pour postuler.“Candidater doit être gratuit”, insiste Quentin Duvivier. Parmi les autres détails à remarquer, ce dernier cite les adresses e-mails qui ne comportent pas le nom de l’entreprise à laquelle vous êtes censé postuler. “Il faut faire une recherche Google pour vérifier que vous trouvez bien une trace qui prouve que votre interlocuteur fait partie de cette société. Avec l’essor des réseaux sociaux, la plupart des personnes ont une empreinte professionnelle sur le Web”, rappelle Quentin Duvivier. Mais les arnaqueurs inventent aussi des noms d’entreprise. “Ils sont malins, les escrocs, ils savent bâtir des appellations qui inspirent confiance”, explique Pascal Tonnerre. Ce sont en général des noms qui ont une dimension internationale. Il faut donc être extrêmement attentif aux autres détails, comme les offres très attractives avec un salaire exorbitant pour un niveau de qualification bas, les demandes de paiement de frais, l’envoi de documents (copie de carte d’identité, Rib) avant  même un entretien. Pascal Tonnerre rappelle un principe de base : “On travaille pour être payé, on ne paye pas pour travailler”.

 

Perte d’argent

Si les escrocs innovent en permanence et qu’il faut donc bien penser à vérifier les signes cités plus haut, il existe aussi des arnaques types que le demandeur d’emploi doit pouvoir rapidement identifier. Il y a la catégorie des emplois à domicile. Par exemple, une entreprise propose au candidat de faire de la mise sous pli de chez lui et de le rémunérer. Mais pour cela, il doit acheter une plieuse. Le procédé peut être décliné à l’infini. Une annonce transmise par le Réseau anti-arnaques propose par exemple la confection de bijoux à domicile payée entre 1 150 et 1 850 euros pour 200 bracelets ou 150 colliers… après paiement d’un kit de démarrage de 200 euros. Les arnaques peuvent aller encore plus loin. À cause d’annonces d’emploi frauduleuses certaines personnes se retrouvent interrogées par la police. Un de ces types d’annonces concerne des postes d’assembleur de colis à domicile. Le candidat recruté reçoit des colis qu’il doit ensuite réexpédier à son “employeur”, domicilié à l’étranger. En réalité, il participe à une vaste escroquerie à la carte bancaire volée. Il ne sera donc évidemment pas payé pour ce prétendu travail. “Nous avons eu le cas d’une personne qui s’est retrouvée face à une action pénale”, illustre Pascal Tonnerre. Même si vous arrivez ensuite à prouver votre innocence, c’est cher payé.

 

Des escrocs qui s’en sortent indemnes

L’arnaque au chèque fait aussi des ravages. Un faux employeur vous propose un travail, par exemple la réception de colis citée plus haut. Il vous fait parvenir un chèque de 1 350 euros, vous demande de retirer 1 050 euros à envoyer à un prétendu fournisseur et de garder le reste comme premier paiement de votre salaire. Vous déposez le chèque, il semble être crédité sur votre compte, vous procédez donc au retrait demandé. Sauf que quelques jours plus tard vous vous rendez compte que vous avez été délesté de 1 050 euros car le chèque est en fait sans provision. En effet, la banque peut mettre entre dix et quinze jours pour confirmer la solvabilité de l’émetteur. Il est donc très difficile de se retourner contre elle. D’ailleurs en général, l’anonymat d’Internet rend presque impossible l’identification des escrocs. “Je ne connais pas de cas d’une personne qui a porté plainte et pour qui la procédure a abouti. Mais il faut toujours le faire, cela peut aussi permettre de faire le deuil d’une telle histoire”, conseille Pascal Tonnerre. Lorsque vous avez le moindre doute sur une annonce, vous pouvez contacter le Réseau anti-arnaques à contact@arnaquesinfos.org.

 

L’effet kiss cool

Les arnaqueurs nʼhésitent pas à contacter à nouveau leurs victimes un ou deux ans après… en se faisant passer pour une association de défense des consommateurs. “Ils donnent beaucoup de détails sur lʼarnaque, le montant, le jour, puisque évidemment ils ont tous les éléments. Puis ils demandent un paiement pour lancer une procédure”, développe Pascal Tonnerre, président du Réseau anti-arnaques.

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