HelloWork a dévoilé ce mardi 12 novembre les résultats de son enquête annuelle candidats/recruteurs ; de la vision du marché de l’emploi, à la mise en relation, en passant par la sélection et l’entretien jusqu’au recrutement. L’occasion d’en savoir plus sur ce à quoi les recruteurs font le plus attention.
“Le recrutement est en plein bouleversement, mais qu’en est-il concrètement dans les faits ?”, s’interroge HelloWork, qui vient de dévoiler son enquête annuelle sur “Le recrutement et la recherche d’emploi en 2019” (1). L’occasion de faire un tour d’horizon de ce que veulent les recruteurs.
Comment les candidats et les recruteurs perçoivent-ils l’emploi aujourd’hui ? Pour 53 % des DRH, les recrutements sont “plus difficiles” qu’autrefois, car les candidats sont plus sollicités qu’avant (67 %) ou plus exigeants (40 %), mais aussi parce qu’ils sont moins nombreux (55 %). De leur côté, les candidats sont aussi nombreux (52 %) à trouver que la recherche d’emploi est “plus compliquée” que lors de leur recherche précédente, car les recruteurs sont “‘plus exigeants” sur les compétences (50 %), et parce qu’eux-mêmes le sont plus sur le poste visé.
Fait intéressant : chacun, candidats comme recruteurs, ont “l’impression que c’est l’autre qui a le pouvoir” de choisir. 70 % des recruteurs pensent en effet que ce sont les candidats, et 62 % de ces derniers pensent que ce sont les professionnels du recrutement.
Pour la moitié des recruteurs, la lettre de motivation ne prime pas
Selon l’étude, qui se penche en particulier sur la façon dont les recruteurs sélectionnent les candidats, le “premier tri” est primordial : lors de cette étape, ils éliminent 50 % des CV, même si 67 % repêchent “parfois” des candidatures rejetées préalablement. À noter que 34 % d’entre eux reçoivent en moyenne entre 31 et plus de 50 candidatures pour un poste.
Quel type de CV les chargés de recrutement et les DRH préfèrent-ils ? Principalement, un document tenant sur 1 page (62 %), donc synthétique et allant à l’essentiel. Si la lettre de motivation “n’a pas disparu”, avec 41 % des recruteurs la lisant “systématiquement”, 45 % le font “parfois”, et 14 % indiquent ne jamais les lire. En outre, ils sont 52 % à la considérer comme “peu ou pas importante”.
“Un recruteur est bien souvent débordé. Il passe en moyenne 30 secondes à la lecture d’un CV. Le candidat doit donc avoir un CV ultra-lisible et synthétique, pouvant ainsi se lire en 30 secondes, tout en contenant les informations essentielles”, remarque François Leverger, directeur général de HelloWork.
L’étude permet de dresser la “candidature idéale” pour un recruteur. Pour lui, un “bon” candidat aura d’abord mis en avant “des expériences chiffrées et détaillées” (87 %) et présentera un CV “moderne, clair et esthétique” (50 %). A contrario, une “mauvaise” candidature accusera un “manque de lisibilité” (78 %), des fautes d’orthographe (71 %) et des expériences “différentes de celles demandées”.
L’entretien, “moment clé”
Selon HelloWork, les entretiens sont des “moments clés” pour les recruteurs. Ils sont 55 % à en faire passer deux aux candidats qui vont jusqu’à l’étape finale du recrutement, et 32 % à aller jusqu’à en organiser trois.
En outre, pour les recruteurs, les “soft skills” peuvent faire la différence et sont “omniprésentes”, note HelloWork. Ainsi, 96 % d’entre eux considèrent les compétences comportementales comme “importantes”. Parmi ces savoirs-être, les DRH privilégient l’esprit d’équipe (57 %), le respect (40 %) et l’autonomie (32 %).
“L’entretien n’est pas le moment le plus important, mais il est primordial : les recruteurs demandant des CV synthétiques, ils recherchent de visu tout ce que ne dit pas un CV. Les entretiens, de plus en plus faits conjointement avec les opérationnels, permettent de repérer les soft skills adaptées au poste, qui ne se voient qu’au cours d’une discussion”, indique François Leverger.
Lors d’un entretien, les “pires défauts” des candidats sont, pour les recruteurs, la “nonchalance” (70 %), l’arrogance (69 %), le manque d’hygiène (62 %), “l’incapacité de répondre à certaines questions ou le fait de répondre de côté” (47 %), et la méconnaissance de l’entreprise auprès de laquelle ils postulent (38 %). À noter, enfin, que les chargés de recrutement et les DRH sont seulement 27 % à poser des questions pièges. “Si on s’intéresse à la nonchalance et l’arrogance, on constate qu’un recruteur attache en fait beaucoup plus d’importance aux savoirs-être qu’aux savoirs-faire, et qu’ils sont donc très intransigeants sur ce plan, car les compétences techniques s’apprennent, contrairement aux compétences comportementales, qui ne sont pas du ressort des RH”, conclut François Leverger.
(1) Enquête réalisée entre juillet et septembre 2019, auprès d’un échantillon de 3 161 individus représentatifs de la population active française, et de 519 recruteurs (DRH, dirigeants et chargés de recrutement).