Selon les analyses de la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares), il faudrait recruter 410 000 professionnels supplémentaires à l’horizon 2030 dans les secteurs de la santé, du médico-social et de l’action sociale, dont 220 000 infirmiers, aides-soignants et sage-femmes. Et pour cause, malgré des besoins de recrutement grandissants, le domaine peine à attirer suffisamment de candidats : selon la Fédération hospitalière de France, 99 % des établissements déclarent rencontrer des difficultés de recrutement et près de 6 % des postes d’infirmiers (environ 15 000 postes) et 2,5 % des postes d’aides-soignants (environ 5 000) sont vacants.
Comme le rapporte Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine, à l’échelle de la région, les besoins en recrutements sur les métiers sanitaires et sociaux sont constants. Là encore, ce sont les aides-soignants (entre 2 000 et 2 500 recrutements) et les infirmiers (entre 1 500 et 2 000 recrutements) qui sont les plus recherchés. Parmi les autres métiers qui présentent d’importants besoins : médecin généraliste, technicien de laboratoire, manipulateur en électroradiologie médicale et cadre de santé.
Dispositifs de reconversion
S’agissant des reconversions, 11 % des demandes en Nouvelle-Aquitaine en 2023 concernait les métiers d’aide-soignant, d’infirmier, d’auxiliaire de puériculture et d’accompagnant éducatif et social, devant ceux de conducteur routier et de gestionnaire de paie ou assistant comptable, qui représentant respectivement 4 % et 5 % des demandes. En outre, trois quarts des candidats aux formations et aux reconversions vers les métiers de santé sont issus d’autres secteurs professionnels. Sur le seul métier d’aide-soignant, les demandes de financement sont telles que les fonds à disposition de Transitions Pro Nouvelle-Aquitaine ne permettent pas de toutes les financer : plus de 80 salariés ayant déposé un dossier de demande de projet de transition professionnelle (PTP) entre 2020 et 2023 ayant essuyé un refus.
Si la formation d’aide-soignant peut s’opérer en un an, celle dans le cadre d’une reconversion vers le métier d’infirmier implique un parcours pluriannuel et un coût plus important (plus de 100 000 euros entre le maintien de la rémunération et le coût pédagogique). À noter qu’outre la solution du PTP, Transitions Pro propose également d’utiliser le dispositif « démission-reconversion », accessible sous certaines conditions d’ancienneté dans son secteur d’origine. Aussi, si les trajectoires de reconversion peuvent concerner tous les profils, deux tiers des salariés visant le métier d’infirmier occupent déjà un emploi dans le domaine de la santé, dont beaucoup d’aides-soignants ambitionnant une évolution de carrière.
En revanche, malgré l’importance des besoins, la pénurie de candidats et la facilitation des parcours de reconversion vers les métiers de santé, la part de démissions des élèves infirmiers reste problématique : selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le taux d’abandon dès la première année est de 10 %, et jusqu’au-delà de 20 % sur le total des trois années de formation.