Les contrôles vont être renforcés dans les 6 prochains mois, notamment dans les secteurs souffrant de pénuries de main-d’oeuvre. Objectif : s’assurer que les demandeurs d’emploi cherchant un poste dans les secteurs en tension le font bien de manière active.
Le 10 novembre dernier, sur RTL, Élisabeth Borne a annoncé une « intensification » des contrôles par Pôle emploi. Selon la ministre du Travail, qui vient d’apporter quelques détails supplémentaires, 400 000 contrôles ont été réalisés en 2019, mais dans les 6 prochains mois (de décembre 2021 à mai 2022), ce sont 250 000 contrôles que 600 conseillers de Pôle emploi dédiés devront opérer. Soit 50 000 de plus qu’en temps normal. Objectif : vérifier que les demandeurs d’emploi sont bien en recherche active.
Les demandeurs d’emploi concernés par ce renforcement des contrôles sont ceux qui recherchent plus spécifiquement un poste dans “les secteurs en tension”, selon Élisabeth Borne. Seront principalement ciblés ceux dont les dossiers suggèrent qu’ils sont restés passifs pendant les 12 derniers mois.
Il faut dire que les difficultés de recrutement concernent à l’heure actuelle 48 % des entreprises. Comme le montre une étude de BPI France et Rexecode, la trésorerie de ces dernières s’est améliorée avec la reprise, mais les difficultés de recrutement redeviennent la première préoccupation des dirigeants. En effet, les employeurs restent confrontés à une pénurie problématique de candidats, en particulier dans l’industrie, les services et le BTP. À tel point qu’en juillet, la Banque de France alertait sur le fait que le principal frein à la croissance cette année ne serait pas le variant Delta, mais les difficultés de recrutement.
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Des contrôles pour « remobiliser »
Selon Pôle emploi, ces contrôles se feront avant tout dans un but de « remobilisation » des demandeurs d’emploi découragés ou peu autonomes. « On a investi massivement dans la formation des demandeurs d’emploi pour lever tous les freins à leur recherche. Il est naturel de s’assurer qu’ils recherchent bien un emploi », ajoute Élisabeth Borne.
Pour rappel, si un chômeur n’effectue pas de recherches d’emploi suffisantes, ou s’il refuse une « offre raisonnable d’emploi » à deux reprises, il s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’à la radiation de la liste des demandeurs d’emploi, et la suspension de son allocation, l’ARE.