Le CDI intérimaire de plus en plus populaire

À l’heure de la pénurie des talents et de la quête de flexibilité des travailleurs, l’intérim en général et le CDI intérimaire en particulier s’affirment comme des leviers d’emploi accessibles. Parmi les forces de la formule, la formation et la stabilité de l’activité ont de quoi convaincre.

Selon l’Observatoire de l’intérim et du recrutement, la France comptait en 2022 près de 2,9 millions d’intérimaires, dont environ 800 000 emplois en équivalent temps plein (ETP). Et près de 60 000 contrats de CDI intérimaires (CDII). Pour rappel, la formule consiste en un contrat de CDI conclu entre une entreprise de travail temporaire, comme une agence d’intérim, et un salarié intérimaire, pour l’exécution de missions successives. L’intérimaire est ainsi un salarié embauché et rémunéré directement par son agence, qui le met à disposition d’autres entreprises pour des missions temporaires, comme pour de l’intérim classique. À la différence que le travailleur bénéficie d’une rémunération mensuelle minimum au moins égale au Smic. Ainsi que des avantages du CDI tout en conservant les dispositifs protecteurs et la diversité d’activité du travail temporaire.

D’année en année depuis sa création en 2014 et sa généralisation en 2018, le CDI intérimaire convainc de plus en plus d’intérimaires et d’entreprises. Les contrats se multiplient : de 22 000 en 2017 à près de 60 000 aujourd’hui, soit près de 6,3 % de l’emploi intérimaire selon Prism’emploi.

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Solution de flexibilité

Parmi les grands agences de recrutement et d’intérim qui font du CDI intérimaire l’une des réponses aux difficultés de recrutement, Adecco souhaite encore accélérer en 2023. « L’avantage, c’est que cela nous permet de recruter des salariés soit par expérience soit par aptitude, et donc de leur apporter de la formation si cela est nécessaire, pour leur créer de la compétence avant de les mettre à l’emploi. Le CDI intérimaire répond aux enjeux de flexibilité et de sécurité pour les entreprises mais aussi de pénurie de compétences, la personne est en CDI avec l’agence d’intérim et non avec l’entreprise cliente, qui peut arrêter la mission à tout moment. Pour le salarié, cela lui apporte aussi de la sécurité et de la stabilité, avec la certitude d’être rémunéré chaque mois« , explique Gaëtan Talpaert, directeur des opérations d’Adecco pour les régions Hauts-de-France, Grand Est et Normandie. À noter que les salariés en CDI intérimaires présentent un niveau de formation initiale plus élevé que le moyenne des intérimaires, le plus souvent entre le niveau bac et le niveau CAP-BEP.

Dans le contexte actuel d’une crise du recrutement et d’un manque de candidats qualifiés dans différents secteurs à forte activité (bâtiment, industrie, logistique et transport, digital…), le CDI intérimaire pourrait bien être une solution durable. Et surtout un levier d’insertion important : 40 % des CDI intérimaires ont conduit à une embauche en CDI dans l’entreprise utilisatrice et 17 % dans une autre entreprise, pendant que seuls 15 % sont en recherche d’emploi.