Travail à temps partagé : une solution pour plus de flexibilité?

« Désormais, le travail à temps partagé couvre l’ensemble du territoire national et des secteurs d’activité », affirme David Bibard, fondateur du portail du temps partagé. En effet, cette forme de pluriactivités, qui permet à un actif de mettre ses compétences à profit au sein de plusieurs entreprises, concerne aujourd’hui plus de 500 000 professionnels, selon les chiffres publiés par la Fédération nationale des associations du travail en temps partagé (FNATTP). Un nombre en constante progression, pour une formule qui s’adresse à tous les salariés, bien que la grande majorité des travailleurs en temps partagé restent des cadres (81 %).

Concrètement, le travail à temps partagé consiste, pour l’employeur, à recruter un salarié par le biais d’une entreprise tierce, appelée entreprise de travail à temps partagé (ETTP) ou d’un groupement d’employeurs. De son côté, le salarié travaille pour plusieurs employeurs et partage son temps, tout en n’ayant qu’un seul contrat de travail auprès de la structure tierce. De telle sorte que les travailleurs sont assurés d’avoir un contrat et une rémunération fixes, ainsi que les avantages propres au CDI. Sans pour autant accumuler les charges ou les contraintes administratives, puisque tout est réuni sur une seule et même fiche de paie.

À lire aussi

L’âge est le premier obstacle pour les personnes éloignées de l’emploi

Une majorité de femmes et de seniors

Parmi les grands enseignements du Baromètre 2024 du travail à temps partagé, les trois premiers avantages cités par les professionnels adeptes de la formule sont la diversité des missions (29 %), l’autonomie (26 %) et l’équilibre vie pro / vie perso (25 %). Tandis que, du côté des employeurs, c’est la flexibilité de cette solution (27 %) et l’expertise et les compétences des profils (26 %) qui sont plébiscitées.

À noter que 3 professionnels à temps partagé sur 5 ont plus de 50 ans et que 1 sur 5 ont entre 40 et 49 ans. La part des moins de 30 ans progresse (4,2 % en 2023 contre 3,9 % en 2022), mais reste moindre. Aussi, plus de 7 intervenants sur 10 présentent au moins un an d’ancienneté dans le temps partagé, dont plus de 25 % au moins 6 ans. Les femmes représentent, elles, 59 % des intervenants. Et la formule est particulièrement sollicitée par les indépendants (55 %), devant les travailleurs cumulant plusieurs statuts (18 %), les salariés (16,8 %) et les personnes en portage salarial (9,9 %).

À lire aussi

[Enquête] Slasheur, mode d’emploi

Mettre à profit ses compétences dans différents secteurs

Selon le Baromètre du portail du temps partagé, 59 % des intervenants en temps partagé ont souhaité expérimenter une nouvelle façon de travailler, 18 % saisir une opportunité du moment et 14 % effectuer un retour à l’emploi. Surtout, 96 % souhaitent aujourd’hui rester à temps partagé. Outre les avantages perçus par les travailleurs, le temps partagé se diffuse dans tous les grands secteurs d’activité. Par exemple, dans les ressources humaines (22 %), la finance et la gestion (22 %), le domaine commercial et marketing (20 %), ou encore la communication (14 %). Au global, au regard du temps d’intervention cumulé en entreprise, 35 % des interventions se font sur moins de 10 jours par mois, 34 % entre 10 et 15 jours et 17 % en temps plein ou quasi temps plein.